L’enseignement belge se voit forcer de créer des places supplémentaires pour les élèves dans les années à venir. Selon le Secrétariat Général de l’Enseignement Catholique (SeGEC), l’enseignement catholique créera jusqu’en 2014 2310 places supplémentaires. Jusqu’en 2020, environ 12 000 places seront ajoutées. Un projet réalisable ? Conrad van de Werve, directeur du service communication du SeGEC, a répondu aux questions.
2310 places
supplémentaires dans l’enseignement catholique jusqu’en 2014 ou 2015 c’est un
large effort qu’il faut faire, est-ce qu’on réagit parce qu’on voit le problème
venir ou parce qu’il existe déjà à l’heure ?
Le problème se posera si l’on n’y apporte
pas de réponse. Mais, à l’heure actuelle, on peut déjà considérer qu’à
l’échéance de 2020, environ 60% de la solution est soit réalisée soit
programmée pour l’enseignement fondamental. Parmi les places programmées
figurent les 2300 que nous annonçons. Toutefois, les dernières places à ouvrir
seront les plus difficiles à concrétiser. Pour l’enseignement secondaire par
contre, seules environ 30% des places supplémentaires nécessaires à l’horizon
2020 sont soit ouvertes, soit programmées. Par ailleurs, 2020 ne correspondra
qu’au début de la forte accélération de la croissance du nombre d’élèves
attendue dans ce niveau d’enseignement.
Un défi majeur reste donc à relever, d’autant que les communes qui sont un
acteur très dynamique au fondamental sont traditionnellement moins impliquées
au secondaire.
Sur quels
chiffres se base le SeGEC quand il avance l’idée d’une explosion
démographique à Bruxelles?
L’institut bruxellois de statistique et d’analyse a évalué
il y a deux ans le nombre de places qu’il fallait créer d’ici 2020 afin de faire face
à l’ampleur du choc démographique. Il parlait de 9000 places à créer en maternelle, 21 000 en primaire et
12 500 au secondaire. Les chiffres fournis par le SPF Economie sont très
parlants : au 1er janvier 2010, il y avait 18 000 nouveaux nés.
A cette même date, les enfants âgés de 10 ans n’étaient que 12 000…
L'Institut des Dames de Marie à Woluwe-Saint-Lambert comptera 140 élèves de plus.
On rencontre
une pénurie de professeurs au niveau national, également à Bruxelles. Est-ce
qu’une augmentation des places pour élèves force les autorités d’agir
immédiatement en ce qui concerne la pénurie de professeurs, qui est discutée
depuis plusieurs années ?
Posons le problème différemment : il faut des
bâtiments d’une part, des enseignants d’autre part pour accueillir les nouveaux
élèves. Ici nous apportons une partie de la réponse en termes de bâtiments. La
pénurie de professeurs est un autre problème qu’il faut évidemment
traiter.
Vous
rencontrez différents problèmes de financement. Les banques, par exemple, ne
veulent pas emprunter à un taux d’emprunt de 1.25pc, pour agrandir par exemple
les bâtiments. Comment est-ce que vous voulez résoudre ces problèmes ?
Nous
souhaitons que l’on autorise explicitement les pouvoirs organisateurs (PO) à
lancer des appels d’offres auprès des institutions financières. Comment cela
fonctionne actuellement ? Les PO du libre souscrivent des emprunts auprès
des banques qui sont garantis par la communauté française (CF). Celle-ci
subventionne en partie la charge d’intérêt. Quel est le problème
actuellement ? Les banques ne prêtent plus aux écoles aux conditions
prévues par la convention qui les lie à la CF. Nous demandons donc que l’on
autorise explicitement les pouvoirs organisateurs à lancer des appels d’offres
auprès des banques. Il est important de rappeler ici que le remboursement de
l’intégralité du capital est à charge des PO.
Dans quelles communes bruxelloises est-ce qu’il y aurait le plus d’investissement ?
Les projets que nous venons d’annoncer concernent les communes suivantes :
Anderlecht, Berchem-Sainte-Agathe, Bruxelles, Ixelles, Jette, Schaerbeek, Woluwe-Saint-Lambert, Woluwe-Saint-Pierre et Etterbeek.
Jusqu’en
2020 vous voulez créer 20 000 places. La construction de nouveaux bâtiments se
pose donc.
Pour
répondre au défi démographique bruxellois, 12 400 places doivent encore être
créées d’ici 2020 en maternelle et primaire et 9150 dans le secondaire, malgré
les places déjà créées depuis 2010 et celles qui sont planifiées. Dans cette
perspective, on peut se demander s’il n’est pas nécessaire de promouvoir la
création d’écoles entièrement nouvelles, y compris dans l’enseignement libre,
ce qui est très difficile, voire impossible avec les mécanismes actuels de
financement. En effet, une école de l’enseignement libre qui dispose de
l’espace nécessaire peut, en moyenne, financer seulement une augmentation du
nombre de places de l’ordre de 13%. La création d’écoles entièrement nouvelles
nécessiterait une révision du mode de financement (taux d’intervention,
financement des terrains,…)
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